Lettre de Pistchik à Paul

Mon cher Paul, 

Permettez que je vous nomme par votre prénom, puisque maintenant quelques semaines, nous nous fréquentons de plus en plus assidument. Entre nos rendez-vous hebdomadaires, vous venez me voir, ou me parlez, régulièrement, je viens fréquemment occuper vos pensées.

J’aime beaucoup la jovialité avec laquelle vous êtes entré dans mon personnage ! Cela me va très bien ! et cette sorte de détachement par rapport au souci d’argent… vous avez bien raison, cela finit toujours par s’arranger ! tenez, imaginez-vous ! pouvais-je imaginez que des anglais, passeraient par chez nous et seraient enthousiastes pour mes terres !!! ah les surprises, les imprévus de la vie, les rencontres insolites qui viennent ouvrir, dégager des espaces inattendus, des rêves insensés ! Insenséééé ! comme disait notre ami Fabrice incarnant ce couillon de bourgeois décadent Mr Van Peteghem…

Car pour une rencontre avec moi, ce fut une vraie rencontre, le début d’une histoire d’amour si vous permettez ! Voyez-vous ça !  Alors certes vous et moi nous sommes attirés c’est vrai par les jolies femmes drôles et cocasses… Mais peut-être d’abord il nous faut nous aimer quand même un peu, d’abord, n’est-ce pas ? Incroyaaable !

Mais d’abord il faut que je vous dise mon vieux ! permettez que je vous dise mon vieux, nous devenons un peu « pôtes », tout de même, nous avons désormais et nous allons devoir l’entretenir… une certaine intimité ! Alors que je vous dise, vous me semblez un peu trop empêtré avec cette question … elle semble le devenir…pour vous quasiment …existentieeeeelle, à propos de ce leitmotiv que le brave Anton vous fait dire si souvent dans la Cerisaie. Un vrai farceur notre Anton si fin, si inventif et merveilleux dans la précision et le description des caractères de ces personnages, qui sont finalement universels dans leurs tourments, leurs désinvolture, leur façon parfois sérieuse, parfois négligente des choses de la vie. Ne prenez-pas ça trop au sérieux ; faites fi des avis des uns ou des autres, d’ailleurs ce sont surtout les filles qui en ont des avis à ce propos ! Tiens bizarre, comme c’est bizarre, les filles qui s’attachent à tel ou tel mot, tel ou tel expression… alors que pour nous, finalement, un mot, une expression, l’important n’est-ce pas le contexte, les sentiment, l’émotion qui nous traverse à un moment précis.

Et puis finalement que les traducteurs se mettent d’accord ! Incroyaaaaable tout de même !  

Alors « Imaginez-vous ! » « Voyez-vous ça ! » ou « incroyaaable » laissez-vous porter par vos sensations, votre Feeeeling disent les anglais, ces bons, ces chers anglais !

Ah, et autre chose, lorsque vous vous endormez sur le plateau, au milieu d’une scène, mais allez-y donc !!! n’hésitez pas laissez vous aller. Prenez le temps, Respirez, prenez le temps de respirer  comme le dit une amie commune !!! Ah elle insiste , mais elle a raisoooon d’insister ! respirez, prenez le temps. D’autant que quant à s’endormir … vous en connaissez un rayon… et depuis fort longtemps, m’a-t-on dit. Vous vous endormez même parfois à table… n’est-ce pas ? Ah mais j’ai mes informateurs. Alors allez-y laissez-vous aller ! Et puis nous avons tellement de point en commun… Sanguin, vous aussi, alors pas de souci mon vieux.

Une seule chose peut-être… encore. Un petit reproche, mais je sais que vous l’avez en commun avec notre ami Anton… La paresse ! Ça essayez de la réduire… je sais que cela fait des années que vous luttez contre, mais vous vous dispersez mon vieux, vous faites trop de choses en même temps. Vous n’allez pas à l’essentiel, à l’important du moment ! Alors mon vieux, votre texte, apprenez votre texte ! Un point c’est tout !