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La Compagnie Varia
20 décembre 2018

QUELQUES MOTS SUR PIERRE CARLET DE CHAMBLAIN DE MARIVAUX

Nourrir notre travail de l’atelier du mardi avec d’autres pièces que celles que nous allons jouer, c’est le choix de notre metteure en scène, Anne Brissier. Et pour cela, elle a choisi principalement Monsieur de Marivaux . C’est donc avec lui que nous allons « commercer » au cours de cette année 2018-2019 .

De ce fait, je me suis penchée sur ses différentes biographies, dont j’ai extrait quelques morceaux .

Chacun peut trouver facilement des renseignements sur cet auteur, c’est pourquoi je ne vais apporter que quelques éléments qui m’ont semblés importants ou étonnants .

 

Né en 1688 à Paris, et mort à 75 ans à Paris, c’est à Paris également que se trouve sa sépulture dans l’église St Eustache .

Il était destiné à être avocat, il en a obtenu le diplôme à 22 ans, mais il n’exercera jamais ce métier, publiant son premier roman à 24 ans, et ne s’arrêtant plus de produire par la suite, en tant qu’écrivain, journaliste et dramaturge .

 

Il est plutôt solitaire et discret bien qu’il fréquente de nombreux salons … il avait, selon certains, un amour-propre sur le qui-vive et une sensitivité effarouchée . Il disait d’ailleurs « Il faut avoir assez d’amour-propre pour n’en pas trop laisser paraître » .Il subit de nombreuses critiques et de rudes attaques auxquelles il opposa une impassible sérénité bien qu’il fut particulièrement susceptible .

Il fut longtemps incompris . ses pièces furent souvent huées, surtout à la Comédie Française, dont il est aujourd’hui un des auteurs les plus joué . Il préféra donc pendant longtemps faire dire ses comédies aux Comédiens Italiens, qu’il trouvait d’ailleurs plus à même de les comprendre et de les jouer .

 

Sa mère était la sœur d’un architecte du roi, ce qui l’introduisit à la cour . Il logea également chez cet oncle au début des ses années de jeunesse parisienne . 

Dans les salons il rencontre de nombreuses personnalités, et s’engage  auprès des « Modernes » qui s’opposent aux « Classiques » . Il écrit alors des parodies sur ces « classiques », comme Télémaque Travesti, L’Iliade Travestie … il est considéré comme un brillant moraliste, s’étant initié à la «préciosité nouvelle » . Il épouse, en 1717    Colombe Boulogne, dont la dot va lui permettre de vivre dans l’aisance . Il se dit  « paresseux quand il est riche » et parle « de salutaire indolence, sainte paresse » … sa femme est enceinte lors de la cérémonie de mariage et accouche d’une petite fille, que Mr de Marivaux devra élever après la mort de sa femme en 1723, et qu’il du, ruiné par une banqueroute en 1720, destiner au cloître .

Il a beaucoup vécu grâce aux largesses de Dames et d’Hommes riches , dont il fréquentait les salons . A la fin de sa vie, il habitait chez Melle de St Jean, dont il partageait la vie et les ressources, qu’il fit sa légataire, ne lui léguant que des dettes !

Pour l’argent il devait écrire, et dépendre des autres, mais pour ses idées et ses écrits, il disait   « je ne veux appartenir qu’à moi » .

Tout ce qu’il avait pour vivre, s’en allait en bonnes œuvres, mais dans le même temps, il restait très élégant, ayant l’air d’avoir 58 ans alors qu’il en avait 75 …

 

Sa raison d’être est vite devenue le théâtre . Annibal, tragédie jouée par les comédiens du Roi, ne fut pas une réussite, mais Arlequin poli par l’Amour joué chez les Italiens, et en particulier par la talentueuse Silvia Baletti, qui devient son interprète idéale, fut un succès . Entre Mr de Marivaux et Silvia Baretti, rien ne semble avoir dépassé l’amitié, mais ils eurent l’un sur l’autre la plus heureuse influence, sur le génie de l’un et sur le talent de l’autre .   

Pour son théâtre, il devina que l’amour pouvait ne pas être tragique, et intéresser sans tomber dans la fade galanterie . Avec une étonnante sûreté dans les choix des moments psychologiques, il peignit les troubles de l’amour naissant dans les cœurs timides, ombrageux ou fiers . Il distingua toutes les nuances délicates qui s’y rattachent .

« j’ai guetté dans le cœur humain toutes les niches différentes où peut de cacher l’amour lorsqu’il craint de se montrer, et chacune de mes comédies a pour objet de le faire sortir d’une de ces niches » . Il peint avec esprit et réalisme, les laquais, les paysans, les pédants, cela avec un vrai sens du comique . On est charmé et on rit beaucoup . Son style est souple et délicat, mais sans mièvrerie, et surtout sans faiblesse, dramatique, a de la verve et une sûreté parfaite dans la notation des nuances . Cela n’a rien d’un « marivaudage », dont seuls ses imitateurs peuvent se taxer !

Les Surprises de l’Amour et La Double Inconstance révolutionnent le genre de la comédie sentimentale, ainsi que Le Jeu de l’Amour et du Hasard ( 1730) et les Fausses Confidences (1737) . Il écrit aussi des comédies sociales comme L’Ile des Esclaves (1725) ou La Nouvelle Colonie (1729), mais qui ont eu peu de succès .

 

Dans les journaux où il écrit, il a aussi les siens, de 1721 à 1734, il est conteur, moraliste et philosophe, décrivant d’une plume alerte les multiples aspects de l’existence dans la société cloisonnée et hiérarchisée de son temps . Il y affirme son « droit de rire des hommes en général, et de moi-même que je vois dans les autres » .

 

Dans ses deux principaux romans, La Vie de Marianne, écrite sur 15 ans, de 1726 à 1741, et Le Paysan Parvenu, publié en 1735, il entremêle réflexions et méditations sur l’amour, l’amitié, la sincérité, la reconnaissance sociale du mérite personnel dans le premier roman, et raconte dans le deuxième, la montée à Paris et l’ascension sociale d’un paysans grâce à ses succès amoureux …

 

Il est élu en 1742 à l’Académie Française, contre Voltaire, avec lequel il s’entendait mal . Voltaire aurait dit que Mr de Marivaux « passait sa vie à peser des riens dans des toiles d’araignées », et qu’il  « savait les sentiers du cœur humain, mais qu’il n ‘en connaissait pas la grande route » . Mr de Marivaux aurait dit de Mr de Voltaire qu’il était « la perfection des idées communes, qu’il était le premier homme du monde pour écrire ce que les autres ont pensé et que ce coquin là a un vice de plus que les autres, même s’il a quelques fois des vertus » !

Mr de Marivaux n’aimait guère non plus ce qu’avait écrit Molière !

 

Marivaux a donc écrit, de 1713 à 1755, une quarantaine de pièces en 1 ou 3 actes,7 romans et récits parodiques, 3 journaux, et une quinzaine d’essais .

 

Voici donc en quelques phrases une balade dans la vie de Mr de Marivaux .

Nous en savourons les mots dans chacun de nos atelier, et il n’est pas prêt de nous lasser !!!

                                     Claudine  Perdigon, le 17/12 /2018

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