Une réflexion sur le mot « EXISTER »

L’atelier du 28 janvier 2020 a commencé par un exercice du danseur et du marcheur sur un face à face en solo ou à plusieurs en musique. Cet exercice permet la concentration, le réveil du corps et la coordination des mouvements.

Et a continué sur une réflexion sur le mot « exister ».

- Exister pour Luc : La mort n’a pas d’importance, seule l’instant présent compte.

Il a évoqué un passage de l’Odyssée d’Homère, celui d’Ulysse dans l’île de Calypso sous l’emprise de la belle Nymphe pour conclure sur cette phrase : « il faut mieux une vie de mortelle réussie et non une vie d’immortelle ratée… » 

-  Exister pour Paul : La nature, la nuit, les émotions, la beauté... Le bien-être, le temps...La nuit dans une ville, seul, voir la lune entre deux immeubles de la fin de 19e et début 20e siècle... Être dans la rue de Grenelle et la rue fbg St Antoine être seul dans les rues, le long de la Seine, c'est sublime, magnifique... Puis au niveau des quais, je me suis cassé la gueule dans un tas de feuilles et les vapeurs de mon cigare m’enivraient l’esprit… Je me suis relevé, j’ai marché et je suis rentré chez moi vers 1h du mat’…Sur le chemin du retour, dans les rues de Paris, je me suis senti vivant, exister.

-  Exister pour Matthieu : Ce n’est pas parce qu’on respire qu’on existe. C’est plus tôt à travers nos émotions diverses : aimer, rire, pleurer, crier…Ainsi que dans le regard des autres et dans ce qu’on a accompli dans une vie que l’on existe vraiment.

- Exister pour Claudine : Revenir à une certaine simplicité, et vous dire tout de go, qu’à l’évocation du mot « existe, ma deuxième pensée fut « résiste », de France Gall bien entendu. Ça rime, c’est en iste, mais n’est-ce que cela ?

Interrogeant à l’occasion une collègue sur ce mot, sa répartie fut « exister = ne pas se faire bouffer ». J’avais ainsi une comparse dans mon combat.

Plus loin, dans un livre de Christian Bobin (vous voyez à quel point je me suis documentée pour cet exposé), je notai « exister, c’est rejoindre le sauvage, l’écorché, le limpide », et par la suite, je vis le titre d’un ouvrage philosophique (de Philippe Aubert et Sophie Jacolin, illustres inconnus pour moi) « La Rage d’Exister ». J’en déduisis que ce verbe nous amenait dans des contrées de colères, presqu’animales, où il s’agissait d’une sorte d’aventure, de risques, d’oser se perdre, de folie même. Je me criai intérieurement « à bas la routine, les habitudes, la répétition », « vive la Liberté… même celle qui dérange ».

Je décidai du voyage, j’en pris le droit. J’existais, et ici, je vais un peu « m’emphaser ».

Je goûtais aux délices d’être surprise par moi-même. Je voulais de l’étonnement, de l’émerveillement, et encore, et encore, de l’éblouissement, que le monde, les autres m’enchantent… ah, les autres… leur charme, leur séduction… ah, les aimer… ah, qu’ils m’aiment… y rêver… leurs sourires… leurs « pleurer » … ils me reconnaissaient, j’étais reconnue, je m’aimais. Et de tout se remplir, se sentir, me vint le goût de créer, de jouer avec la Beauté, de laisser ma marque, m’imprimer, me métamorphoser, jouer à me métamorphoser.

Vue des vidéos d’extrait de spectacle de Christoph Marthaler, metteur en scène

Christoph Marthaler :

Metteur en scène de théâtre et d'opéra, musicien (hautboïste), compositeur, il est né en Suisse allemande en 1951.

Il a été aussi forme par Jacques Lecoq.

Il a commencé en étant musicien dans des troupes de théâtre, puis il est s'est intéressé à la mise en scène, et est devenu Directeur de La Schauspielhaus à Zurich. Il a travaillé avec Frank Castorf au théâtre de La Volksbühne à BerlinEst.

Ses comédiens savent tous chanter excellemment ou-et jouer d'un instrument.

On est toujours surpris avec bonheur de chacune de ses nouvelles pièces.

Je peux citer, plus particulièrement, Un Cabaret à l'Opéra-Théâtre d'Avignon, Une Île Flottante (Das Weisse von Ei) d'Eugène Labiche à l'Odeon, et le Bekannte Gefuhle Gemischte Gesuhter dernièrement à la Grande Halle de la Villette plein de drôleries où Il proposait d'incroyables tableaux.